Infolettre 1 février 2016

Le 1 février 2016 par Roger Beaupre à 10 h 07 min

Association familles Couture

 

Jean de Brébeuf et les Jésuites en Nouvelle-France

L’ordre religieux des Jésuites fut fondé en 1534 par Inigo Perez, alias Ignace de Loyola. Ce dernier désirait bâtir un ordre apostolique sur une base hiérarchique militaire. Il baptisa cette nouvelle organisation la Compagnie de Jésus. Rapidement, elle gagna les faveurs du pape Paul III, qui officialisa l’ordre en 1540. Les Jésuites faisaient les trois vœux habituels de tout ordre religieux : chasteté, pauvreté et obéissance. De plus, ils devaient jurer une extrême obéissance au pape, de qui ils répondaient directement. L’ordre des Jésuites fut fondé un peu avant le mouvement de la Contre-réforme catholique, en réaction au mouvement protestant qui déferlait sur l’Europe. Les Jésuites avaient donc des objectifs précis : éduquer les Chrétiens, convertir les « infidèles » et empêcher l’avancée du protestantisme. Leur apprentissage était très rigoureux.

 

Les Jésuites sont le premier ordre religieux à diriger des collèges et des universités partout à travers le monde. À la mort d’Ignace de Loyola en 1556, on comptait déjà 74 collèges sur 3 continents et 1000 membres (60 ans plus tard, on retrouvait 13 000 membres dans toute l’Europe). À partir des années 1540, ils envoyèrent des missionnaires partout à travers le monde : Inde (1541-1542), Congo (1547), Brésil et Japon (1549), Éthiopie (1555), Chine (1563), Philippines (1581), Acadie (1611). Finalement, en 1625, ils envoyèrent Jean de Brébeuf à Québec afin de convertir les Amérindiens de la Nouvelle-France.

Ce prêtre missionnaire jésuite est né le 25 mars à Condé-sur-Vire en Normandie, dans le nord de la France. On ne connaît pas grand-chose sur son enfance et sa famille immédiate. En 1617, à l’âge de 24 ans, il entre chez les Jésuites à Rouen. En 1622, il est ordonné prêtre malgré sa santé défaillante (il est atteint de tuberculose). Il reste 3 ans à Rouen et, en 1625, il s’embarque pour la Nouvelle-France avec 5 autres missionnaires dont Énemond Massé et Charles Lalemant. Il arrive à Québec en juin de la même année. Le territoire de l’actuel lieu historique national Cartier-Brébeuf connaît, à compter de 1625, une nouvelle occupation humaine qui se caractérise par des activités religieuses, agricoles et industrielles.

La première mission des Jésuites dans la vallée du Saint-Laurent débute à la mi-juin de 1625. Sur une portion du territoire que leur concède le vice-roi de la Nouvelle-France, les nouveaux arrivants bâtissent une modeste demeure d’environ 13 mètres sur 7, qui abrite une chapelle dédiée à Notre-Dame-des-Anges. Avant 1629, ils construisent un deuxième bâtiment de même dimension et ensemencent quelques terres. Entre-temps, Brébeuf effectue ses premiers séjours chez les Montagnais nomades des environs de Québec. C’est pendant cet hiver rigoureux qu’il va connaître la dure réalité de la vie de missionnaire. À peine aura-t-il le temps d’apprendre la langue et les coutumes algonquiennes que déjà il sera envoyé vers le pays des Hurons (1626). À l’époque, la Huronie était située en Ontario, au nord du lac Huron et de la baie Géorgienne. Le trajet de 800 miles (1 280 km) prenait environ 1 mois. Le voyage était très dur et épuisant à cause du portage, de la marche en forêt, du manque de nourriture et de la navigation. Selon Brébeuf, il fallait être résistant, contribuer à l’effort que faisaient les Amérindiens, ne pas se plaindre et manger quand c’était le temps, car ce n’était que deux fois par jour (au lever et au coucher du soleil). Son premier séjour chez les Hurons ne rapporta aucune conversion, mais il lui fut très profitable pour l’apprentissage linguistique et culturel. Ce peuple accepta facilement le missionnaire grâce au fort lien commercial qui l’unissait aux Français depuis les premières expéditions de Champlain.

 

L’expulsion des religieux de la Compagnie de Jésus, après la prise de Québec par les frères Kirke en 1629, suspend leurs activités au pays jusqu’à la signature du traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632. À leur retour, ils doivent réparer les brèches dans leur résidence et reconstruire une section de l’autre bâtiment, incendié par les conquérants. De plus, ils installent, autour de la cour d’environ 10,56 m 2 , une clôture de pieux de 4,55 m de haut.

 

Une maison pour évangéliser

 

En 1635, la maison Notre-Dame-des-Anges reste la seule propriété que les Jésuites possèdent de plein droit dans la colonie. C’est la raison pour laquelle le supérieur, le père Lejeune, lui destine plusieurs fins. Il envisage notamment d’y fonder un collège pour l’éducation des enfants français, d’y établir un séminaire pour l’évangélisation des jeunes Amérindiens et d’en faire la maison centrale pour le soutien des missions. Seul le projet du séminaire se concrétise dans la résidence localisée à l’emplacement de l’actuel lieu historique national Cartier-Brébeuf.

 

Les Jésuites construisent une cabane qui servait de chef-lieu pour la conversion des Amérindiens. Selon leur propre dire, c’est un « méchant taudis fait en planche et lattes bousillés : 40 pieds français de long par 25 de large ». Un autre bâtiment similaire servait de grange, d’étable et de menuiserie. Selon le père Lejeune, il y avait, en 1634, 4 chambres basses : une chapelle, un réfectoire (où ils pouvaient dormir), une cuisine et une chambre. Il y avait également deux petites chambres pouvant accueillir six personnes, les autres pouvaient dormir au grenier. C’était la demeure principale des Jésuites.

De 1636 à 1639, ce bâtiment abrita le séminaire des Hurons. Cette institution avait pour but de convertir les jeunes. En tout, dix Hurons fréquentèrent le séminaire : neuf adolescents et un adulte. Cinq retournèrent chez eux, deux moururent après leur arrivée et l’adulte se noya. Seulement deux revinrent après deux ans et, finalement, cinq y furent baptisés. Le programme d’enseignement était le suivant : prière, lecture, écriture et catéchisme le matin, pêche, chasse et fabrication d’arcs et de flèches l’après-midi.

 

Le plan des pères consiste à sélectionner les meilleurs candidats autochtones, à les former durant quatre à cinq ans et à les retourner parmi les leurs pour qu’ils propagent leurs connaissances religieuses. L’expérience d’une durée approximative de trois ans se révèle un échec parce que les sujets recrutés manifestent peu d’intérêt et parce qu’ils séjournent beaucoup moins longtemps que prévu. Vers 1639, l’abandon du séminaire coïncide avec la relocalisation des Jésuites au presbytère Notre-Dame-de-la-Recouvrance à Québec.

 

Les missions en Huronie

 

Parallèlement, en juillet 1634, Jean de Brébeuf fut envoyé par le père Lejeune en Huronie pour y implanter une mission. Il devint supérieur de la mission Saint-Joseph I, près de Toanché, (village où il passa 3 ans, de 1626 à 1629). Après une période plutôt satisfaisante d’évangélisation, il se heurta à une résistance obstinée et croissante de la part des Hurons autour de 1637. Selon Brébeuf, trois facteurs expliquaient ce refus : leur attachement à leurs coutumes, leur immoralité et les épidémies. Effectivement, avec le contact prolongé entre Amérindiens et Européens, plusieurs maladies du Vieux Continent décimèrent une partie de la population autochtone.

En 1638, Brébeuf fonda une nouvelle mission, Saint-Joseph II, à Téanaostaiaé. Après une nouvelle épidémie de petite vérole, la rage des Hurons fut encore plus intense et toutes sortes de violences (verbale et physique) furent commises. Plusieurs convertis renièrent leur nouvelle foi. Au printemps 1640, le mécontentement se transforma en soulèvement et les Jésuites furent attaqués : Pierre Boucher fut blessé au bras, alors que Brébeuf et Chaumonot furent battus. Au mois de mai, l’agitation des Hurons poussa Lalemant à retourner à Québec.

 

À l’automne de la même année, les missionnaires décidèrent d’aller ouvrir deux nouvelles missions : une chez les Algonquins et une autre chez les Neutres. Brébeuf et Chaumonot partirent vers le nord du lac Érié afin de tenter de convertir les Neutres. Les missionnaires furent précédés par des Hurons qui firent circuler des rumeurs au sujet des Robes noires . La région traversée fut très hostile et partout où ils allaient, on les repoussait et on les injuriait. Ce fut cinq mois infructueux. Au printemps 1641, au retour de la mission, Brébeuf se fractura la clavicule gauche en traversant un lac gelé. Il fut alors renvoyé à Québec.

 

Là-bas, Brébeuf devait organiser les expéditions subvenant aux besoins des missionnaires (papier, livres, objets de culte, nourriture…). En plus d’être procurateur, il devait s’occuper de six jeunes Hurons dont il avait le tutorat. Il était aussi confesseur et conseiller spirituel des sœurs Ursulines et Hospitalières. En 1642 et 1643, les convois qu’il envoya vers la Huronie furent détournés 3 fois par des Iroquois. Le conflit Iroquois/Hurons s’envenimait à tel point qu’il était de moins en moins sécuritaire de faire le voyage Québec-Huronie. D’ailleurs, vers 1647, les Hurons ne descendent plus vers Québec. À cette époque, les Hollandais armaient les Iroquois avec des fusils : ils harcelaient ainsi les Français et leurs alliés pour qu’ils renoncent à la colonie.

 

Autour des années 1640, les temps étaient durs pour les missionnaires : la situation entre Hurons et Iroquois se dégradait toujours et les religieux n’étaient plus en sécurité. En 1642, Isaac Jogues, René Goupil et Guillaume Couture sont capturés par les Iroquois. En 1644, le père Bressani est enlevé, torturé, puis rançonné par les Hollandais. Jogues est retrouvé mort deux ans plus tard. En 1644, Brébeuf est renvoyé en Huronie. Le 4 juillet 1648, les Iroquois, profitant de l’absence de plusieurs Hurons partis commercer, attaquèrent les villages de Saint-Joseph et de Saint-Michel. Ils firent 700 prisonniers et le père Antoine Daniel fut criblé de flèches. Le 16 mars 1649, plus de 1 000 Iroquois attaquèrent le village de Saint-Ignace (Taenhatentaron), puis celui de Saint-Louis, où se trouvaient Brébeuf et Lalemant. On leur donna l’option de s’enfuir, mais ils préférèrent rester et subir le sort de leurs fidèles. Ils furent capturés et ramenés à Saint-Ignace. Là-bas, ils furent accueillis par des roches et des insultes. Le détail du supplice du père Jean de Brébeuf nous a été rapporté par Christophe Regnault, qui observa et toucha les restes du religieux.

 

La Fédération huronne se disloqua ensuite et plusieurs Hurons s’enfuirent vers d’autres nations (Neutres, Ériés, Algonquins). Le 14 juin 1649, les Jésuites mirent le feu à la résidence de Sainte-Marie-des-Hurons et s’en allèrent avec environ 300 Hurons sur l’île Saint-Joseph, située dans le lac Huron. Rapidement, la situation se détériora à cause de la famine, des maladies et des attaques continuelles des Iroquois. Le 10 juin 1650, les Hurons et les Jésuites partirent en direction de Québec. En 1651, les survivants Hurons s’installèrent sur l’île d’Orléans. Rapidement, leur nombre monta à 600 sous la direction du père Chaumonot.

 

Jean de Brébeuf et 7 autres Jésuites furent canonisés en 1930 par le pape Pie XI; ce sont les Saint-Martyrs du Canada (ou martyrs canadiens) dont la fête est le 19 octobre. Ils sont tous morts pour la foi chrétienne lors de la guerre Hurons-Iroquois. Ce sont saint René Goupil (1642), saint Isaac Jogues (1646), saint Jean de Brébeuf (1649), saint Noël Chabanel (1649), saint Antoine Daniel (1649), saint Charles Garnier (1649), saint Jean de Lalande (1649) et saint Gabriel Lalemant (1649).

 

Des domaines pour cultiver

À compter de 1652, les Jésuites deviennent titulaires de la seigneurie Notre-Dame-des-Anges. Ce territoire, borné par le ruisseau Saint-Michel à l’ouest et par la rivière Beauport à l’est, correspond à celui que leur a concédé en 1626 Henri de Lévy, vice-roi de la Nouvelle-France. Même s’il est vrai que les Jésuites ne résident plus dans les limites de leur seigneurie, ils se préoccupent de la mettre en valeur. À cet effet, ils concèdent plusieurs terres et construisent des moulins. La ferme Notre-Dame-des-Anges, située en partie sur le site du lieu historique national Cartier-Brébeuf, conserve son intégrité territoriale et sa vocation agricole jusqu’en 1855.

 

Des entreprises puis des lots pour construire

Dès 1688 toutefois, une activité industrielle se développe dans le voisinage de la ferme Notre-Dame-des-Anges avec l’établissement d’une briqueterie et l’ajout, quelques années plus tard, d’une tannerie et d’une poterie. Au 19e siècle, les chantiers navals se multiplient dans le secteur. Vers 1850, certains constructeurs louent des portions du terrain de l’ancienne ferme Notre-Dame-des-Anges. Par la suite, des scieries à vapeur sont exploitées pour quelques années. Avant la fin du siècle, elles font place à la briqueterie Rochette. En 1948, le site devient le dépotoir Arsenault et, 10 ans plus tard, il est utilisé comme dépôt à neige jusqu’au début des travaux d’aménagement du lieu historique en 1970.

 

Version in English

 

Jean de Brébeuf and the Jesuits in New France

 

Engraving of Father Jean de Brébeuf

 

© National Archives of Canada / C-1190

 

The Jesuit religious order was founded in 1534 by Inigo Perez, alias Ignatius Loyola. The latter wanted to build an apostolic order on a hierarchical military base. He named this new organization the Society of Jesus. She quickly won the favor of Pope Paul III, who formalized the order in 1540. The Jesuits were the usual three vows of every religious order: chastity, poverty and obedience. In addition, they had to swear an extreme obedience to the pope, who they met directly. The Jesuit order was founded shortly before the movement of the Catholic Counter-Reformation in reaction to the Protestant movement that was sweeping over Europe. The Jesuits thus had specific goals: to educate Christians to convert the « infidels » and prevent the advance of Protestantism. Their learning was very strict.

 

The Jesuits were the first religious order to run colleges and universities around the world. At the death of Ignatius of Loyola in 1556, there were already 74 colleges on three continents and 1,000 members (60 years later, there were 13,000 members throughout Europe). From the 1540s, they sent missionaries all over the world: India (1541-1542), Congo (1547), Brazil and Japan (1549), Ethiopia (1555), China (1563), Philippines (1581) Acadie (1611). Finally, in 1625, they sent Jean de Brébeuf in Quebec to convert the Indians of New France.

This Jesuit missionary priest was born March 25 to Condé-sur-Vire in Normandy, in northern France. It is not known much about his childhood and his immediate family. In 1617, at the age of 24, he entered the Jesuits in Rouen. In 1622, he was ordained priest despite his failing health (he has tuberculosis). It remains 3 years in Rouen and in 1625 he sailed for New France with five other missionaries whose Énemond Massé and Charles Lalemant. He arrived in Quebec in June of the same year. The territory of present National Historic Site Cartier-Brebeuf knows, as of 1625, a new human occupation characterized by religious, agricultural and industrial.

The first Jesuit mission in the St. Lawrence Valley begins in mid-June 1625. On a portion of the territory that granted them the viceroy of New France, newcomers build a modest home about 13 7 meters, which houses a chapel dedicated to Our Lady of the Angels. Before 1629, they built a second building of the same size and sow some land. Meanwhile, Brebeuf made his first stay in nomadic Montagnais near Quebec. It was during this harsh winter he’ll know the harsh reality of life as a missionary. Hardly has he time to learn the language and customs Algonquian already it will be sent to the Huron country (1626). At the time, Huronia was situated in Ontario north of Lake Huron and Georgian Bay. The journey of 800 miles (1280 km) took about one month. The trip was very hard and exhausting because of porting, walking in the forest, lack of food and navigation. According Brébeuf, you had to be strong, contributing to the effort were Native Americans, do not complain and eat when it was time because it was only twice a day (at sunrise and sunset) . His first stay with the Hurons reported no conversion, but was very profitable for him linguistic and cultural learning. This people readily accepted the missionary thanks to the strong commercial ties that united the French since Champlain’s first expeditions.

 

The expulsion of the religious of the Society of Jesus, after the capture of Quebec by the Kirke brothers in 1629, suspended their activities in the country until the signing of the Treaty of Saint-Germain-en-Laye in 1632. Upon their return, they must repair the breaches in their homes and rebuild a section of the other building, burned by the conquerors. In addition, they set around the courtyard of 10,56 m 2, a pious fence 4.55 m high.

 

A house to evangelize

 

In 1635, the house of Our Lady of the Angels is the only property that the Jesuits have by operation of law in the colony. That is why the superior, Father Lejeune, destines him several purposes. It envisages in particular to found a college for the education of French children, to establish a seminary for the evangelization of young Native Americans and make the central house for support missions. Only the seminar project materializes in the localized residence to the location of the current National Historic Site Cartier-Brebeuf.

 

The Jesuits built a hut that served as capital for the conversion of Native Americans. According to their own say is a « nasty slums actually board and batten botched: French 40 feet long by 25 wide. » Another similar building was used as barn, barn and carpentry. According to Father Lejeune, there were, in 1634, 4 lower houses a chapel, refectory (where they could sleep), kitchen and bedroom. There were also two small rooms that seats six, the others could sleep in the attic. It was the main residence of the Jesuits.

From 1636 to 1639, the building housed the Huron seminary. This institution was designed to convert young people. In all, ten Huron frequented the seminar: nine teenagers and adults. Five returned home, both died after arrival and adult drowned. Only two returned after two years and, finally, five were baptized there. The curriculum was: prayer, reading, writing and catechism in the morning, fishing, hunting and making bows and arrows in the afternoon.

 

The plan of fathers is to select the best Aboriginal candidates, to train for four to five years and among their return so that they spread their religious knowledge. The experience lasts approximately three years proves unsuccessful because the recruited subjects show little interest and because they stay much shorter than expected. Around 1639, the abandonment of the seminar coincides with the relocation of the Jesuits at the rectory Notre-Dame-de-la-Recouvrance in Quebec.

 

The missions in Huronia

 

Meanwhile, in July 1634, Jean de Brébeuf was sent by the Father Lejeune in Huronia to implant a mission. He became superior of the mission Saint-Joseph I, near Toanché, (village where he spent three years, from 1626-1629). After a rather satisfactory period of evangelization, he met with a stubborn and growing resistance from the Huron around 1637. According Brébeuf, three factors explain this rejection: their attachment to their customs, their immorality and epidemics. Indeed, with prolonged contact between Native Americans and Europeans, diseases of the old continent decimated part of the indigenous population.

In 1638, Brébeuf founded a new mission, St. Joseph II, to Teanaostaiaë. After another epidemic of smallpox, rabies Huron was still more intense and all kinds of violence (verbal and physical) were committed. Several converted disowned their new faith. In spring 1640, discontent turned into uprising and the Jesuits were attacked: Pierre Boucher was wounded in the arm, while Brébeuf and Chaumonot were beaten. In May, agitation Huron pushed Lalemant to return to Quebec.

 

In the fall of that year, the missionaries decided to go open two new missions: one in Algonquin and another in Neutrals. Brébeuf and Chaumonot went north of Lake Erie in an attempt to convert the Neutral. The missionaries were preceded by Hurons who made circulate rumors about black dresses. The crossing area was very hostile and wherever they went, they pushed them and abused them. It was five unsuccessful months. In spring 1641, the return of the mission, Brébeuf fractured left collarbone while crossing a frozen lake. He was then returned to Quebec.

 

There, Brébeuf was to organize expeditions providing for the needs of missionaries (paper, books, religious objects, food …). Besides being procurator, he had to take care of six young Hurons he had tutoring. He was also confessor and spiritual director of the Ursulines and Hospitallers sisters. In 1642 and 1643 he sent the convoys were diverted to Huronia 3 times by Iroquois. The Iroquois conflict / Huron embittered to the point that it was less safe to travel Québec-Huronia. Besides, about 1647, the Hurons did descend closer to Quebec. At that time, the Dutch armed the Iroquois with guns: and they harassed the French and their allies to resign from the colony.

 

Around the 1640s, times were hard for missionaries: the situation between Huron and Iroquois still deteriorating and religious were more secure. In 1642, Isaac Jogues, René Goupil and Guillaume Couture are captured by the Iroquois. In 1644, Father Bressani was abducted, tortured and ransomed by the Dutch. Jogues was found dead two years later. In 1644, Brébeuf is sent to Huronia. On July 4, 1648, the Iroquois, taking advantage of the absence of several parties Huron trade, attacked the villages of Saint Joseph and Saint-Michel. They took 700 prisoners and Father Antoine Daniel was riddled with arrows. On March 16, 1649, more than 1000 Iroquois attacked the village of Saint-Ignace (Taenhatentaron), then that of St. Louis, where Brébeuf and Lalemant were. They were given the option to run away, but they preferred to stay and suffer the fate of their followers. They were captured and brought back to St. Ignace. There, they were greeted by rocks and insults. The details of the execution of Father Jean de Brébeuf was reported to us by Christophe Regnault, who observed and touched the religious remnants.

 

The Huron Federation then broke up and many Hurons fled to other nations (Neutral, Erie, Algonquin). The June 14, 1649, the Jesuits set fire to the residence of Sainte-Marie Among the Hurons and departed with approximately 300 Huron on St. Joseph Island in Lake Huron. Quickly, the situation deteriorated due to famine, disease and constant attacks of the Iroquois. The June 10, 1650, the Huron and the Jesuits went to Quebec City. In 1651, Huron survivors settled on the island of Orleans. Soon, their number went up to 600 in the direction of Father Chaumonot.

 

Jean de Brébeuf and 7 other Jesuits were canonized in 1930 by Pope Pius XI; it is the Holy Martyrs Canada (or Canadian Martyrs) whose feast day is October 19. They all died for the Christian faith during the Huron-Iroquois war. These are St. René Goupil (1642), St. Isaac Jogues (1646), St. Jean de Brébeuf (1649), St. Noel Chabanel (1649), St. Anthony Daniel (1649), Charles Garnier St. (1649), St. Jean de Lalande ( 1649) and St. Gabriel Lalemant (1649).

 

Areas to cultivate

Beginning in 1652, the Jesuits become holders of the lordship of Our Lady of the Angels. This territory, bounded by the St. Michael Brook on the west and by the Beauport River to the east corresponds to the one they conceded in 1626 Henri Lévy, viceroy of New France. While it is true that the Jesuits no longer reside within the limits of their lordship, they are concerned about the showcase. To this effect, they concede more land and build windmills. The farm Our Lady of the Angels, located partly on the site of the National Historic Site Cartier-Brebeuf, preserves its territorial integrity and its agricultural vocation until 1855.

 

Companies and lots for building

Since 1688, however, industrial activity develops in the vicinity of the farm Our Lady of the Angels with the establishment of a brickyard and the addition, a few years later, a tannery and a pottery. In the 19th century, shipyards are increasing in the area. Around 1850, some manufacturers lease portions of the land of the old farm Our Lady of the Angels. Thereafter, steam mills are operated for a few years. Before the end of the century, they were replaced at the Brickyard Rochette. In 1948, the site became the Arsenault dump and, 10 years later, it is used as a snow dump to the early development work Historic Site in 1970.


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